Théorie
BD: cadrages, perspectives, composition, nombre d'Or, couleurs.
Colorisation
de BD avec Photoshop. Éditions Eyrolles
FORMOSA
BD et ILLUSTRATIONS
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Vous
y découvrirez
"mes petits secrets de fabrication"
du tome 2 de la série BD "Robur"...en
8 étapes !
8
autres Auteurs pros de la BD livrent aussi leur savoir faire...
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DESSINS PERSONNALISÉS SUR COMMANDE - COMICS COMMISSIONS
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Avant
propos:
Ces
quelques pages n'ont d'autres prétentions que de faire découvrir
à ceux qui le désirent, qu'il y a une solution pour
chaque problème que pose le dessin et par extension la création
d'une BD. Il existe un certain nombre de règles qui sont là,
non pour être suivies les yeux fermés, mais pour être
expérimentées, les faire siennes en leur apportant sa
propre vision. Ces règles existent pour nous permettre de créer
l'impact recherché afin de nous aider à faire passer
notre "message". Ici, il s'agit simplement de montrer quelques
notions techniques que j'utilise, comme tant d'autres
!
Je
remercie particulièrement Ludovic Logeais qui m'a permis d'utiliser
certaines des définitions, tirées de son site BDéLire
LES CADRAGES
RÉGLE
DU NOMBRE D'OR et COMPOSITION
LA PERSPECTIVE
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Principes des
cadrages de la BD
Cadrer, c’est déjà
faire un choix !
C'est l’un des points forts de la BD vis-à-vis du cinéma
ou de la photo. Si ces derniers sont régis par un format d’image
(ce qu’on appel la vignette en BD) défini par la pellicule
(le cadre en BD), il en va autrement pour la BD qui elle, peut complètement
se libérer d’un format pré-défini alternant
des verticales vertigineuses, des cadres horizontaux, carrés,
ronds, rectangulaires ou de forme très libre.
La combinaison des cadres alliée à des plans et des
angles de vue différents est sans limite en Bande dessinée
et permet d’exprimer beaucoup plus fortement un tas de sentiments.
Cependant, l’emploi des cadres doit correspondre avec ce que
l’auteur veut exprimer et c’est cet enchaînement
qui permettra de rendre une page dynamique afin de pallier l'inconvénient
de la BD par rapport au cinéma qui est
"l’absence" de mouvement et la notion d'écoulement
du temps.
Les plans sont
les différentes façons de présenter les personnages
et les lieux, tantôt vus de près, tantôt vus
de loin. Leurs variétés permettent de jouer avec
la psychologie et l'expression des personnages. Autant dire qu'ils
ne sont jamais choisis par hasard. En effet, ils permettent
de mettre en relief, de moduler l'intensité de l'action,
le suspens. …Étudions les, les uns par rapport aux
autres, afin de voir à quel type de situation ils se rapportent.
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Cadre horizontal
Souvent utilisé
en Bande Dessinée, il permet à l'auteur de décrire
une scène dans son ensemble, afin de renforcer l'effet d' :
- Une vue grandiose ou majestueuse
- Isoler un personnage représenté à une petite
échelle par rapport au décor
- Une poursuite mettant en scène un grand nombre de voitures,
chevaux, personnages etc.
- Une foule immense.
Souvent
ce type de cadre exprime un sentiment de solitude, ou d'isolement, ou
ce calme apparent. Ce sentiment est d'autant plus vrai que le cadre
est resserré en hauteur. Le cadre horizontal induit l'idée
d'un temps plus long par rapport à un cadre vertical. L'action
se déroule plus longuement...
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Il permet de recentrer l’attention sur un groupe de personnage
qui aura un rôle immédiat à jouer dans l’histoire
ou l’action décrite dans les vignettes suivantes. Ce
plan sert à isoler les personnages du décor, mais ceux-ci
sont toujours représentés sur pied, afin de garder une
certaine distance. Il ne sert pas à décrire de façon
exhaustive les traits des personnages, mais plutôt à
nous faire découvrir les protagonistes de la future action
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Plan
américain
Inspiré du cinéma américain et notamment des westerns,
c'est un plan qui montre les personnage de la tête au genoux,
ce plan était essentiel dans les films de cow boy afin de bien
montrer les colts et l'intensité de l'action . Aujourd'hui, ce
plan est utilisé en BD afin de créer un plan intermédiaire
entre le plan général et le gros plan et il sert souvent
de transition
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BUCK DANNY - DESSIN DE COMMANDE - COMICS COMMISSION |
Gros plan
Ce plan permet soit
de montrer un visage afin d’attirer l’œil du lecteur
sur les sentiments qu’éprouve le héros tels que
: peur, tristesse, indifférence, mépris, colère
etc.
Ce plan
est utilisé pour renforcer l’aspect dramatique ou comique
d’une scène. On peut tout aussi bien faire un gros plan
sur un objet si celui-ci a une importance primordiale sur l’action
tels qu’une main tendue, un revolver avant de tirer, toujours
dans le but d’attirer le regard du lecteur et donc de captiver
son attention pour renforcer la tension du récit.
Dans tout
les cas il doit être utilisé seulement s'il rehausse de
façon comique ou dramatique l’action (cependant certains
l’utilisent pour détourner l’attention du lecteur
et préparer un rebondissement inattendu).
J'utilise le gros plan facial
pour que le lecteur se fasse une meilleure idée du personnage,
sans gros plan, il me semble que l'on définit moins bien la personnalité
des protagonistes. Nous sommes plus proche du personnage et comprenons
mieux sa psychologie quand le gros plan est approprié à
la situation. Ce même gros plan me permet de faire une transition
( d'angles ou de temps ) avec la suite de l'histoire
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Plan
moyen
Il sert
à isoler un personnage d’un groupe, afin de capter l’attention
du lecteur et donc de le forcer à se concentrer sur le personnage
qui aura un rôle important à jouer dans l’action
qui débutera immédiatement après ce plan. Bref,
on se concentre sur le 1er rôle en rejetant en arrière
le décor et les autres personnages secondaires.
Attention, il ne s’agit
pas de faire un gros plan, mais de mettre en avant le personnage central
encore représenté sur pied afin d’introduire l’action.
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Gros
plan et très gros plan
Il s'utilise comme un zoom pour souligner les détails.
Le regard fait fréquemment l'objet de ce plan ou des détails
du décor lorsqu'ils intensifient un moment émotionnel
ou expliquent l'action des personnages. Ce gros plan peut être
superposé sur un plan d'ensemble : vignettage.
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Angle de vue
Comme au cinéma , le choix des angles de vue permet de créer
un dynamisme, afin de varier les scènes. C'est comme si le lecteur
était dans l'image, qu'il tenait une caméra et qu'il filmait
les acteurs en se déplaçant. Seulement l'auteur ne les
choisit pas au hasard car ceux ci ont aussi chacun une valeur évocatrice,
permettant de traduire un état d'esprit ou une sensation d'un
personnage ou du lecteur.
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Angle
normal ou horizontal
Horizon ou angle de vue normal il correspond à une vision classique
de la scène. Notre oeil est placé perpendiculairement
à la vignette et on se trouve donc au niveau du sujet. C’est
la majorité des images de bd.
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Plongée
Le lecteur
se trouve dans une position plus élevée que le sujet.Par
conséquent il domine la scène ce qui permet à l’auteur
de décrire de vastes décors en un seul coup d' oeil, en
donnant à la scène une profondeur importante et de bien
positionner les personnages lors d’un déplacement sur de
vastes étendues. Outre cet aspect, l’auteur l’utilise
surtout pour sa valeur psychologique.
En effet, en positionnant
le lecteur dans une situation de domination de la scène, il écrase
volontairement les personnages, ce qui a pour conséquence de
suggérer une sensation d’infériorité, de
faiblesse ou de danger. Ce procédé a pour but de marquer
l’esprit du lecteur dans une situation donnée, le récit
peut donc redémarrer de façon classique , le sentiment,
lui, persistera sur les autres vignettes ( même si celles-ci sont
redevenues en vue normale ). Si ce procédé est combiné
à une forte perspective comme par exemple à un objet,
il donne aussi la sensation de chute, de précipice, et donc de
vitesse.
Pour réaliser
une bonne plongée, il est impératif de maîtriser
le dessin en perspective. ( Voir
la perspective )
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Contre-plongée
Notre œil se trouve plus bas que le sujet, d’où un
effet graphique de puissance, de majesté, de supériorité
des personnages ou des lieux.
L’effet
psychologique que l’auteur veut nous donner en choisissant ce
type de plan est un sentiment de victoire, de domination, d’arrogance
ou de mépris des héros.
Sur le plan graphique, l’auteur doit jouer énormément
sur les perspectives et les fuyantes vers le haut.
De plus,
une légère distorsion des grands bâtiments (larges
en bas et effilés en haut) traduit encore plus ce sentiment.
C'est ce qu’on appelle en photo d’architecture l’effet
grand angle. (d’où la naissance des objectifs a décentrement
pour gommer cette distorsion).
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Vue
oblique
Il place le point de fuite ( horizon ) hors de la case, sur le côté,
la caméra est placée en oblique par rapport au sujet selon
un angle qui peut aller de quelques degrés à un 180 voir
un 360 °. Le but recherché, outre le changement de vue, est
de créer un déséquilibre afin d'exprimer soit une
chute, une fuite, ou une position inconfortable.
Pour plus de détail
sur la ligne d'horizon et les points de fuite, allez voir le chapitre
sur la
perspective.
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Ci dessus, case 1 en OBLIQUE, case 2 sans décors pour accentuer
l'action, case 3 légère vue focalisée...
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Vue
subjective
Elle a pour but de
faire rentrer le lecteur dans la scène en lui montrant la scène
par l'un des personnages afin de mieux l'impliquer dans l'action, car
le lecteur n'est plus un simple spectateur , mais il est parti prenante
de l'action.
L'auteur
peut alors le tenir en haleine, renforcer sa peur, son angoisse, lui
faire partager les sentiments du héros, de la victime, du criminel,
du traqué en train de fuir, d'une course poursuite etc...
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Vue émotionnelle
Elle fait partie des vues subjectives, elle traduit par le dessin un
état physique, psychologique ou sentimental.
En effet,
dans ce genre de vues le personnage ou le décor est déformé
de façon symbolique, géométrique, graphique ou
caricatural pour s'adapter à l'état que l'on veut accentuer
: délire, fièvre, tension, perte de connaissance.
Par exemple
pour décrire un personnage voyant un mirage sous l'effet de la
chaleur, l'auteur dessinera une image floue, aux contours vagues et
déformés.
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Vue
focalisée
Cette vue permet de mettre en évidence un élément
de l'image, accrocher le regard du lecteur. Elle fait appel à
deux techniques de photo qui sont :
- Le grand angle ou fish-eye :
Le grand angle en photo a pour but de montrer une image dans un plan
très large. Seul inconvénient, il déforme les perspectives.
Cette technique
peut être adaptée en BD, en transformant les proportions
du personnage ou du décor et en trichant sur les perspectives.
Ceci afin de suggérer un état de manque, de rêve
, d'interprétation de la réalité, etc.
- L'effet téléobjectif : qui a pour effet de rapprocher
et d'isoler un détail du décor ou du personnage en ne
montrant qu'un élément net sur un fond flou, l'image n'a
alors que très peu de profondeur de champ ou relief et tout est
sur le même plan (cf. la profondeur de champ en photo).
Ceci afin
d'isoler un détail et de ne montrer que cela afin de l'imposer
au lecteur, qu'il n'est que seul l'élément à regarder,
son regard est alors focalisé sur un seul élément.
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Champ, contre-champ
On appel champ et contre-champ
la technique empruntée au cinéma et qui consiste à
enchaîner deux angles de vue opposés l'un après
l'autre.
Le champ,
c'est l'image de départ quel que soit l'angle de vue ou de plan.
Le contre champ est la même vue mais représentée
dans un sens diamétralement opposé.
Exemple
:
a - Exemple de champ contre-champ par variance de l'angle de vue :
- Une image employée avec un angle de vue en plongée sera
notre champ.
- Le contre-champ sera donc la même image mais représentée
en contre-plongée.
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b
- Exemple de champ contre champ par variance de points de vue :
- Scène de duel comme dans les westerns, vous voyez de dos le
héros et de face le bandit = champ
- La même scène mais cette fois nous voyons de dos le bandit
et de face le héros
= contre champ
Il s'agit
ici d'une inversion qui permet à l'auteur de mieux faire ressentir
la tension entre les deux hommes.
Pourquoi utilise t'on cette technique ? :
Pour plusieurs raisons :
Premier
emploi : D'abord pour dynamiser une scène qui dans le récit,
est un peu plus molle ou qui risque d'être monotone, l'emploi
du champ et contre-champ permet alors de varier les angles de vue dans
une scène de dialogue et donc de rompre la monotonie que pourrait
représenter ces deux personnages statiques, de dynamiser la scène
en variant les décors. Cette façon de présenter
une scène, alternativement d 'un coté puis de l 'autre,
constitue un bon moyen de varier le point de vue, ceci suffira à
renouveler l 'intérêt de l'image.
Deuxième
emploi : Elle est utile pour bien décrire les sentiments de deux
personnage qui se font face, exemple de notre duel de western cité
plus haut, en voyant les héros tour à tour en opposant
le champ et contre-champ, l'auteur augmente le côté dramatique
et la tension de la scène en décrivant successivement
les deux expressions.
Troisième
emploi : Cette technique est aussi très utilisée pour
surprendre le lecteur en cachant volontairement un détail ou
une attitude dans le champ, qui sera alors révélé
par le contre-champ, afin de créer un effet de surprise chez
le lecteur, un gag ou augmenter son attention.
Ci
dessous, champ et contre-champs avec plongée et contre-plongée...et
contre-champ en contre-plongée...
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Profondeur
de champ
La BD comme toute
œuvre en 2 dimensions, doit recréer du relief afin de tromper
l’œil et donner une profondeur à la scène.
C’est pourquoi
les auteurs doivent structurer leurs images en privilégiant un
avant-plan qui est souvent un personnage, un élément du
décor, un véhicule, un animal, dessiné de façon
partielle ( vue hors cadre) en avant de la scène, mais dans tous
les cas ce 1er plan doit amener le regard selon des lignes de perspective
ou de fuite forçant le regard du lecteur à rentrer dans
l’image vers l’arrière de la scène (plan moyen),
là où va se passer l’action (vue en amorce ).
Cette mise
en scène a pour vocation de renforcer le climat, l’atmosphère
pour les rendrent soit dramatiques, amusants ou détendus pour
le lecteur.
L’arrière-plan
ou le fond laissant ou non apparaître la ligne d’horizon
est souvent représenté avec un trait plus clair.
Lorsque
le dessinateur doit représenter un grand nombre d’éléments
dans la même vignette il doit impérativement maîtriser
la profondeur de champ afin d’aérer son image et de la
rendre moins confuse.
De plus
il exagère souvent les traits des différents plans afin
de bien les différencier et par conséquent les rendre
bien dissociables les uns des autres, ainsi le 1er plan est souvent
traité avec des traits épais, et plus il s’enfonce
dans l’image plus les traits deviennent clairs jusqu’au
fond représenté avec des traits légers et diffus.
Ce sentiment
sera encore augmenté par le traitement de la couleur qui sera
beaucoup plus dense et soutenue dans les premiers plans , plus claire
et floue dans les fonds.
On peut
aussi jouer sur le contraste de l’image fort au 1er plan et faible
dans les derniers plans.
Pour les images
représentant la nuit ou l’obscurité on fera tout
l’inverse : le 1er plan deviendra clair et l’arrière
plan très sombre, comme un éclairage à la lampe
torche !
L'effet de profondeur
d'une vignette est créé par l'application des lois classiques
des 8 TYPES DE PERSPECTIVE.
Voir
également :
LA
PERSPECTIVE
Vente
Dessins Originaux BD, planches BD originales
http://originaux.bd.free.fr
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